Inopinément, en conduisant, m’est venue la pensée
"Je crois que je n’arrive pas à avoir une détermination longue
parce que je n’arrive pas à vouloir que ma vie soit longue".
Et ça a fait comme une étincelle.
J’ai toujours répondu à "la vie est courte" par
"oui mais elle peut être très longue aussi",
sans le moindre enthousiasme.
Comme synonyme d’un long boulet à trainer.
J’ai toujours fonctionné en tout, vite, tout de suite. Persuadée d’avoir peur que l’avenir n’existe pas.
Je me rends compte maintenant, que ce que je crains vraiment, c’est qu’elle ne finisse pas.
C’est ça, je crois que je n’aime pas les engagements, les projections, le long-terme, l’immortalité,
non pas parce que j’ai peur que la vie soit trop courte, mais parce que je veux qu’elle le soit.
Parce que j’aspire à ce qu’elle le soit.
Parce que je le crois, si fort, que cette croyance fait partie du plus profond de moi.
Je revois toutes ces fois où je me suis dis
"uf qui sait ce que je serai d’ici là, et où". "D’ici là je ne serai plus en vie",
j’entendais mon père dire ça depuis toujours.
Je trouvais ça lâche, incohérent.
Je croyais avoir développé la crainte inverse, en ne voyant pas que je l’alimentais, chaque jour.
La crainte du trop long, trop ennuyant, trop éprouvant.
Et soudain, je réalise. Comme j’ai menti.
Aux autres, à moi, à la vie. Comme je l’ai négligée, moi aussi.
Parce que la vision à court terme c’est plus facile, plus contrôlable.
Parce que la flemme. Parce que l’angoisse.
Comme si la vie n’était qu’un fardeau.
Mais si elle était un cadeau ? Épanouissant, sécurisant, beau.
Qu’importe sa durée.
Et si donner à la vie l’opportunité d’exister c’était ça l’aimer ?
31.10.2023
Ne dit-on pas d'ailleurs que ce n'est pas la taille qui compte ?
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